dimanche 31 janvier 2016

le 7 février 2016, l'odeur d'une vengeance

Si on se base sur le fait qu'on est incapable d'oublier une situation qui nous a profondément blessés, qui nous hante l'esprit, qui apparaît à chaque fois et chaque pas devant nos yeux comme une plaie pénétrante, douloureuse et chroniquement pointue. Et malgré toutes les tentatives psychothérapeutiques, toutes les séances de déplacement et de dépassement effectuées, on reste tout blanc, mortifier et définitivement prisonniers et malades de cette situation douloureuse. On est certain que surgira ce triste et malheureux sentiment de nous défaire et d'éliminer à coup sûr la causalité de la situation. comme cette dernière n'a pas de pieds ni de tête, il faudrait inventer une, l'identifier et surtout faire d'elle un animal à abattre, une bête noire. Sachant que l'idée de revanche n'est que ce mélange de fiction, de faiblesse émotionnelle et une réalité difficile à appréhender par celui qui s'est déjà fait prisonnier et qui souffre, comment pourrons nous lier les prochains événements à un bouillon de revanche? Il va falloir repasser les vidéos du temps, remonter avec les non dits de l'histoire pour s'en assurer des antécédents et par là retracer la situation douloureuse qui fait perdurer cette plaie pénétrante à laquelle l'oublie devient mission impossible et que le sort tantôt de la victime que de l'inventeur est bel et bien connu d'avance. Devrais-je remonter au début de la bataille pour l'indépendance, où le système esclavagiste nous avait placés dans l'inhumanité? Où les blancs et mulâtres détenaient toutes les richesses et même notre liberté? Ce qui donne aujourd'hui le citoyen du dessus et celui du dessous, le fameux Pétion et Dessalines. Des séquelles auxquelles nos enfants ne sauront se défaire. Devrais-je plutôt remonter un peu plus prêt avec l'occupation américaine, telle occupation augmentait les discriminations, creusait l'écart en réformant l'université de la corruption qui depuis, nous offre des gradués les uns plus performants que les autres, telle occupation supportait la domination des mulâtres pendant laquelle la résistance paysanne leadait la reconquête de l'indépendance et du coup la sauvegarde de l'équilibre égalitaire des nègres. Devrais-je souligner la gouvernance de Papa doc, qui était le rare gouvernement à pouvoir limiter les mulâtres des questions politiques et éviter un déséquilibre social prématuré. Mais je ne peux me passer des faits récents qui ont vu des clans exploser et mis hors d'état de jouir et de nuire ou encore la mise en mode **camper loin**! Plus besoin de rappeler les faits saillants qui ont poussé l'ex-président Aristide en exil pendant deux fois, non plus les obstacles qui ont tués ses rêves au berceau même de leurs conceptions , encore moindre je ne parlerai des innombrables cas de corruption, de trafic illicite de stupéfiants, de la misère qui sévissait jusqu'à son apogée en ** émeutes de la faim**. Cependant je mentionnerais l'exclusion de l'organisation politique Fanmiy Lavalas des élections de 2006, la mise en prison des principaux leaders d'alors et la persécution pour d'autres, des mobiles qui tachent la pensée et contraint à un rappel éternel. Oui, on se rappelle de tout cela comme si c'était hier, certains la vivent douloureusement au quotidien, la ruminent à tout bout de champs. Ils ont suivi tout type de thérapie, ils ont beau rester dans la lignée des valeurs de leurs règlements intérieurs, dans la morale de leur leaders charismatique et emblématique. Ils ont même consacré leurs travaux au silence, des fois ils sont accusés de passivités. Ils ont regardé dans les yeux cette situation et ils cherchaient une causalité soit deux pieds et une tête. Enfin l'ont-ils finalement inventée la bête noire? Verrons ! Les différents mouvements se précisent et se focalisent depuis le choix du premier ministre en plein 2010 et surtout en post seisme meurtrière, les six premiers mois du président se consacraient exclusivement à des négociations pour le partage du gâteau de notre mère patrie. S'en suivent les échecs successifs à la montée d'un conseil électoral permanent selon les vœux de la constitution de la république d'Haïti. Toutefois et jusque là, c'était dans le jeu démocratique. Cependant la dite ligne gauche s'endurcit , frôle les limites démocratiques en témoigne l'opération Burkina Fasso. Grâce à des pourparlers, ils se sont encore plier et rentrer dans les limites que définissent la démocratie et la constitution en acceptant des réformes et des élections. Et aujourd'hui encore les étaux se resserrent en pleine période électorale et semblent armer d'une légitimité telle que les revendications traversent la transversalité et les points sensibles de la population. Depuis tantôt 5 ans, ils se positionnent à poser un sceau sur le gros mimi, un des protagonistes des plus farouches à leur explosion et la mise en mode **Camper loin**, il a déjà un nom et une réputation pour cette vengeance. C'est bel et bien son excellence Martely. Mais, En quoi cette vengeance pourrait elle être nécessaire? Ou qu'apporterait elle de bien à notre communauté? Vue le concept adopté plus haut, vue la part fictive de toute tentative de vengeance, Vue l'incapacité des victimes à réaliser une autocritique profonde Vue les multiples intérêts mesquins qui accompagnent les revendications, Je m'arroge le droit de déclarer cette tentative de vengeance de nulle, d'égocentrique et de clanique. Car il serait préférable de venger sur la personne du moi qui empêche la formation d'un collectif désintéressé, humaniste et patriote. Il serait préférable de venger sur la personne de notre désir fou, misérable qui maintient la domination de l'homme sur l'homme en promouvant la culture matérialiste telle le riche domine le pauvre, l'homme à couleur domine le noir, le lettré domine l'illettré. Il serait aussi préférable de venger contre ce *Dieu* qui garde silence face à cette douleur atroce, qui ne dit jusque là rien ou presque rien en notre faveur. J'assume avec la conviction la plus profonde mon opposition des plus fermes à la vengeance et cette vengeance en particulier. Loin de fermer mes orifices nasales pour ne pas sentir cette odeur, je la dénonce et demande aux protagonistes de ré-cadrer leur tir sur les vrais cibles. Dr Jhon Evenst Douyon

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